Ce que l’on perd

La vie intérieure, c’est savoir que la paix n’est pas dans le monde, mais dans le regard de paix que nous portons sur le monde. C’est savoir que la joie n’est pas dans le monde comme des dragées dans une bonbonnière, et qu’il suffit d’attendre qu’une société enfin parfaite, ou des appareils, enfin complets, remplissent la bonbonnière.
C’est savoir que la joie n’est jamais pour demain, mais pour aujourd’hui, ou alors qu’elle ne sera pas. Être bien sûr que les événements, même les plus doux, la campagne, même la plus fleurie, la paix civile, même la plus durable, ne la donneront jamais. Et cela, pour la simple raison que nous l’avons
- Jacques Lusseyran -

Parfois, lorsque je vis des moments difficiles, il y a une pensée que j’aime bien méditer : si je perds quelque chose, c’est parce que je ne l’ai jamais vraiment eu en partant. Ou parce que ce n’était pas tout à fait réel, plus exactement.

Si je perds l’espoir, c’est parce qu’il n’était pas enraciné très profondément. Si je perds ma joie, c’est parce qu’elle avait une bien faible fondation. Si je perds ma paix, c’est parce qu’elle dépendait des conditions. Si je perds mon sentiment de sécurité, c’est parce qu’il était ancré dans une illusion.

La paix, la joie et la sécurité sont intrinsèques et inconditionnelles par définition. Les seules choses qui peuvent nous être enlevées sont les substituts et les imitations.

Ainsi, après avoir pleuré toutes les larmes devant être pleurées et après avoir purgé toute ma frustration, j’aime bien me rappeler : quoi que j’aie le sentiment d’avoir perdu, il y en a une version beaucoup plus belle, beaucoup plus réelle, qui est maintenant prête à se révéler. À moi de la découvrir et de l’explorer.

Une douce journée à vous!

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