Commencer maintenant

28 février 2017février 28, 2017Non classifié(e)2530 commentaires

“Voyageur, il n’y a pas de chemin; le chemin se fait en” - Antonio Machado -

(J’ai enregistré une version audio de ce message. Vous n’avez qu’à cliquer ici pour télécharger le fichier.)

Quelles sont les premières pensées qui vous traversent l’esprit si je vous invite à écouter votre cœur et à faire ce que vous aimez, que ce soit personnellement ou professionnellement?

Je ne sais pas pour vous, mais règle générale, on se projette immédiatement dans un avenir lointain, avec une version très différente de nous dedans. C’est plutôt flou, plutôt distant. En fait, c’est le fameux «un jour…» qui est toujours un peu plus loin, toujours devant.

Or, il y a un raccourci : on peut aussi décider de faire ce qu’on aime maintenant – «maintenant» comme dans… maintenant! – sans juger la forme que cela prend.

Deux exemples tirés de ma vie me viennent à l’esprit…

Quand j’étais dans la jeune vingtaine, j’avais déjà un élan très fort d’aider et d’inspirer les gens, mais j’étais toujours étudiante, et je n’avais aucun véhicule pour le faire. J’ai donc commencé à faire du bénévolat durant mes temps libres. J’ai accompagné des personnes en phase terminale de cancer, j’ai offert des méditations dans un refuge pour femmes, et je me suis lancée dans diverses petites activités qui m’ont permis de canaliser cette énergie en moi qui cherchait à s’exprimer. Ce n’était pas l’idéal (parfois, il n’y avait qu’une participante à mes méditations!), et ce n’était pas suffisant, mais pouvoir vivre une petite partie de mon rêve immédiatement était apaisant.

(Deux ou trois ans plus tard, je commençais à écrire des chroniques de développement personnel et des livrets de pensées quotidiennes pour un magazine, en plus d’interviewer des vedettes québécoises au sujet de leurs clés de vie et de guider mes propres clients. Exactement ce que j’aurais voulu faire à l’époque où j’étais étudiante, si j’avais su que c’était possible.)

Quelques années plus tard, bien que j’aimais écrire, l’envie m’a prise de partager verbalement ce qui m’habitait. Encore là, je ne voyais pas comment le faire, car Internet n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. J’ai donc mis sur pied une émission à la radio communautaire de Sherbrooke. Le titre était De la tête au cœur (en référence à l’expression «de la tête aux pieds») et j’y parlais de bonheur et de spiritualité en diffusant certaines de mes chansons préférées. Ce n’était pas idéal non plus – je faisais 1 h 30 de route le dimanche soir, parfois dans des tempêtes de neige, et j’avais probablement deux auditeurs et demi –, mais c’était un petit quelque chose.

(Quelques années plus tard, je commençais à donner des téléconférences hebdomadaires où je parlais – et parle toujours – de bonheur et de spiritualité. Je fais zéro minute de route, et j’ai un beau et grand groupe d’auditeurs qui m’apprécient.)

On se butte si souvent au «comment», et à la forme que notre rêve prend. Mais si on y pense, est-ce vraiment important? Oh, je sais que ça ne semble pas toujours aussi simple que dans mon récit… Mais pourquoi ne pas s’ouvrir à la possibilité que ça puisse l’être, bien souvent?

Quoi que vous vouliez faire, je parie qu’il y a une façon de commencer maintenant. Peut-être n’y aura-t-il pas beaucoup d’yeux posés sur vous. Peut-être que ce ne sera pas une source de revenus pour le moment. Peut-être ne serez-vous pas totalementdans votre élément. Peut-être devrez-vous conduire dans trois pieds de neige. Mais si votre désir est profond, ce sera presque secondaire, et vous aurez la satisfaction d’avoir un peu de ce que vous voulez – ou de donner un peu de ce que vous voulez donner. On s’entend, je n’ai jamais aimé les compromis, que ce soit pour vous ou pour moi… Mais peut-on dire qu’il s’agit d’un compromis quand la seule autre option est rien du tout? ;)

Il y a tant de possibilités, d’occasions à saisir et à créer… Je me souviens, quand je suis allée au Centre d’action bénévole, il y a maintenant plus de 10 ans; j’étais ébahie par le nombre d’expériences incroyablement riches qu’on peut vivre sans passer par des chemins super compliqués. Et avec Internet, le monde entier nous est ouvert. Ainsi, pourquoi ne pas simplement choisir d’arrêter d’attendre, choisir de commencer? Pourquoi ne pas se jeter dans le monde tel qu’on est, tel qu’il est, exactement où on est, et décider de goûter immédiatement à ce qui nous fait vibrer? Ça peut donner le vertige, sur le coup. Mais c’est un très joli vertige, en réalité. Et aussi bien y prendre goût… Car lorsqu’on commence, ça ne fait que continuer.

Passez une belle journée!

xox

P.-S. Je ne sais pas si vous avez lu mon statut sur Facebook il y a une semaine, mais le souper de matin-magiciens était vraiment, vraiment agréable! Vous pouvez voir une photo à gauche.

Chaque fois que je rencontre des lecteurs de Matin Magique, que ce soit à un souper ou par hasard dans un magasin d’aliments naturels, je suis renversée par leur beauté et par leur lumière. C’est un tel bonheur pour moi d’être dans leur vie… dans votre vie. Merci pour l’honneur que vous me faites.

Et ce qui est vraiment délicieux, lors des rencontres, est que les échanges sont spontanément tellement vrais et nourriciers, comme si on était des amis de longue date qui se retrouvaient après quelques années de distance. Oh, et il y a toujours beaucoup d’humour, aussi… ce fut certainement le cas mardi.

Merci Gilles, Julien, Lucie et Agnès pour ce beau moment de connexion et de simplicité. Je vous aime! Et une belle bise toute spéciale à ceux qui étaient là en pensée.

(En passant, si j’ai arrêté d’organiser des soupers magiques au Québec, c’est parce que pour quelques personnes ravies, il y en avait des centaines d’autres qui étaient déçues de ne pas avoir obtenu une place. J’avais l’impression que ça créait plus de déception que de joie, en fin de compte.)

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