La violence spirituelle

Un bien durable ne peut jamais venir du mensonge ou de la - Gandhi -

Si vous n’arrivez pas à obtenir un emploi, peut-être vous dites-vous que vous n’êtes pas assez prêt ou que vous n’y croyez pas suffisamment. Si vous perdez une chose précieuse, peut-être vous répétez-vous qu’elle vous a glissé des doigts car vous y étiez trop accroché, et que c’est une leçon de détachement. Si une personne manque de considération envers vous, peut-être partez-vous de la prémisse que vous l’avez attirée à vous car elle est le reflet de la façon que vous vous traitez.

Ce sens extrême de responsabilité peut être ancré dans quelque chose de si beau… Une pulsion de croissance, une ouverture à la spiritualité. Et il peut provoquer de profondes libérations; si nous prenons profondément conscience du fait que le manque de générosité de nos partenaires de vie est le reflet de notre manque de générosité envers nous, par exemple, cela nous amènera peut-être à nous donner l’amour et l’attention que nous n’avons encore jamais osé nous donner. Cela dit, vous avez peut-être remarqué, tout comme moi, que ce mode de pensée est souvent source de lourdeur et de culpabilité bien plus que de liberté. Oh, on sait intellectuellement ce qui en nous aurait pu créer notre réalité… mais on s’arrête là, et on se sert de l’information pour se meurtrir, non pas pour s’alléger. Ce n’est donc pas un mouvement d’ouverture à la vie et à soi, mais un fardeau de plus à porter.

Ainsi, notre schéma le plus archaïque – celui de se taper dessus – prend possession de nos élans les plus illuminés. On se fait violence au nom de notre évolution et de la spiritualité.

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Quand des personnes commettent des actes barbares au nom de la religion, on voit facilement l’incohérence – la nature du geste est complètement déconnectée du principe qui est censé l’avoir inspiré. Ces cas extrêmes n’ont rien à voir avec vous et moi, bien sûr… mais d’une certaine façon, ça me fait penser à ce qu’on vit (à beaucoup plus petite échelle, sans blesser personne autour de nous) quand on se fait du mal au nom de notre bien-être. Le principe peut être beau et 100 % vrai… mais dès qu’on l’utilise comme une arme, il est corrompu.

On peut utiliser n’importe quoi pour se faire violence. Même ce qu’il y a de plus précieux et sacré. Mais la violence est de la violence, même si elle est bien déguisée. Si c’est lourd et culpabilisant, ce n’est pas de la spiritualité. Si un processus ne mène pas à une paix ou à un allègement, il n’a aucune valeur, aussi joli puisse-t-il sembler. Et si notre désir d’évolution nous amène à nous sentir toujours fautif, toujours à côté, notre véritable motivation n’est pas vraiment d’évoluer, mais de s’attaquer, et on n’a donc rien à y gagner.

Ainsi, la prochaine fois que vous identifierez quelque chose à améliorer en vous – par exemple, quelque chose qui pourrait avoir créé ou attiré le problème que vous rencontrez –, prenez une grande respiration, et voyez à quoi vous avez affaire, exactement. Si vous sentez une sorte de tendresse sous-jacente à votre réflexion, continuez dans cette direction. Mais si c’est imprégné de jugements, stoppez votre petite exploration immédiatement, et ramenez-vous plutôt au tout premier principe de la spiritualité et de l’évolution : s’aimer ici et maintenant, sans condition. Car en bout de ligne, tous les vrais apprentissages sont directement ou indirectement une invitation à s’ouvrir les bras. Et qu’on ait créé notre problème ou non est tellement, tellement moins important que le fait d’être capable de s’accueillir dans les deux cas.

Bonne journée! Notez qu’il n’y aura exceptionnellement pas de messages le reste de la semaine.

xx

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2 réflexions au sujet de “La violence spirituelle

  1. Bonjour !
    Oui je suis d’accord sur cette violence spirituelle ! De constamment se remettre en question et de culpabiliser à y mettre un sens qui ne va pas toujours aider et nous éloigner finalement de l’amour.
    Il faut vraiment ne pas trop souffrir pour appréhender parfois un cheminement spirituel sinon on risque de s’oublier, de se nier, de se mentir et d’aller encore plus mal, de mettre encore plus de voiles parce que ce n’est pas bien de juste aller mal sans se donner d’explications ou se remettre sans cesse en question.
    J’en reviens à me tourner davantage vers la psychologie plus que la spiritualité pour être davantage comprise, entendue et accueillie.
    Et peut être un jour plus d’équilibre et un pont entre les deux car je suis persuadée au fond que ces deux chemins vont ensemble.
    Merci pour vos partages.
    Céline

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