Il y a des moments où la vie nous appelle en territoire familier… Ce qu’on se sent inspiré à devenir, à avoir, à créer est plus ou moins la suite logique de notre passé. C’est quand on a l’élan de s’entourer de nouvelles personnes respectueuses et aimantes alors qu’on a grandi dans un milieu ultra sain, chéri par nos parents. C’est quand on se sent appelé à être un peu plus prospère alors qu’on a toujours été relativement à l’aise financièrement. C’est quand on a l’élan de devenir un leader au travail alors qu’on a été le plus vieux de quatre enfants. Le contexte est différent, mais l’essence des expériences est similaire, donc on se sent dans notre élément. De petits doutes remontent généralement à la surface malgré tout, mais il y a une sorte de confiance sous-jacente.

Donc oui, il y a des moments où l’on désire simplement avoir un peu plus que ce qu’on a déjà. Mais il y a d’autres moments, comme vous le savez, où on sent dans nos tripes que le moment est arrivé de se créer une toute nouvelle réalité. Notre cœur réclame un type de succès ou de bonheur différent de tout ce qu’on a connu… Un bonheur tout frais, tout neuf, sans précédent. Oh, ces élans peuvent être intimidants! Ils ont l’air exagérés, inappropriés, presque menaçants… On pourrait même dire que c’est un véritable miracle quand on les reconnaît pour ce qu’ils sont, car ils semblent si déconnectés de nous qu’on les étouffe bien souvent avant même qu’ils aient pu s’exprimer – si on ne les classe pas rapidement dans notre dossier «Rêves que je réaliserai un jour». (Un dossier très épais et couvert de poussière, vous l’aurez remarqué…)

On préfère tous le premier scénario, bien sûr. Se créer une réalité radicalement différente de ce qu’on a connu n’est excitant qu’en théorie. Oser se voir grand alors qu’on s’est toujours senti petit n’est pas seulement difficile, c’est un des plus grands défis. S’ouvrir à la possibilité de recevoir abondamment quand on s’est habitué à des miettes n’est rien de moins qu’héroïque. Donc oui, c’est ardu, parfois très ardu. Mais c’est à travers ces moments qu’on se sculpte et qu’on prend notre place au centre de notre vie. Et s’il y a une partie de nous qui aimerait se laisser porter par le courant, il y en a une autre beaucoup plus forte, beaucoup plus profonde, qui ne se satisfera jamais de rien de moins que d’un bonheur toujours plus grand, et d’une vie toute fraîche et nouvelle à chaque instant.

Bon matin!